Le DAF moderne : bien plus que des chiffres !

Le DAF moderne : bien plus que des chiffres !

Dans cet article, je voudrais partager une conviction qui m’accompagne depuis toujours : les chiffres arrivent toujours en deuxième.

Mais en deuxième après quoi alors ? Après l’intuitu personnae, locution latine un peu pompeuse que l’on peut expliquer plus simplement :  c’est une sorte de 6ème sens qui permet de vraiment connaître et comprendre son interlocuteur : ses objectifs, ses valeurs, et les défis qu’il rencontre.

L’intuitu personnae dans la vie d’un DAF ?

Dans la relation d’un DAF avec son client, prendre soin de l’intuitu personnae signifie prendre en compte non seulement les aspects purement professionnels, mais aussi les aspects humains pour construire les collaborations. 

Dans ma pratique quotidienne, je fais toujours ce même constat. Les structures progressent bien mieux au travers d’une communication transparente, exigeante et bienveillante. Bien loin d’une incantation un peu béate, on l’observe concrètement dans les entreprises, avec quelques points clés :

    • L’écoute active : en accordant une attention particulière aux préoccupations des collaborateurs, aux objectifs et aux idées du dirigeant.

    • La compréhension profonde : en investissant du temps pour comprendre non seulement les aspects financiers de l’entreprise, mais aussi la personnalité, les valeurs, et les objectifs de chacun,

    • Une communication transparente : En adoptant une posture ouverte et transparente, et en faisant l’effort permanent de délivrer un discours et des informations de manière accessible, évitant le jargon technique chaque fois que cela est possible.

    • Une humanisation de la relation : nous ne sommes pas que chiffres et process. Échanger sur des sujets non liés aux affaires renforce la connexion et la confiance.

Une fois la connexion établie alors nos fameux chiffres, les euros sonnants et trébuchants, peuvent entrer en scène. Et ils prennent alors tout leur sens.

Les compétences relationnelles dans le coaching financier

 

« L’effet miroir contre la solitude du dirigeant« 

Sur ces derniers mois, la dimension humaine a pris une place prépondérante dans les accompagnements que j’ai pu effectuer auprès de mes clients. J’ai pu même passer des interventions entières sans manipuler aucun chiffre, et la valeur apportée était à son maximum ! J’ai récemment entendu parler de « Coaching » pour qualifier l’accompagnement que je déploie chez un client. Cette perception des choses n’est pas neutre, elle est même riche d’enseignements.

Il y a peu, un client me confiait qu’il prenait volontiers ces temps d’échanges, car il ne pouvait échanger sur ces thèmes qu’avec moi. Et cela ne tient pas à ma personne, bien que ça puisse être gratifiant 😉, mais plutôt au rôle de tiers de confiance que peut jouer le DAF à temps partagé.

Concrètement, les temps de partage apportent aux dirigeant cet « effet miroir » qui leur manque bien souvent. Le DAF peut y jouer plusieurs rôles :

    • Challenger : pour remettre en cause les idées préconçues ou les certitudes trop peu questionnées,

    • Éclairer : en partageant d’autres expériences pour apporter un angle nouveau,

    • Rassurer : en confortant les visions, et donnant du sens et de la visibilité dans les données communiquées,

    • Temporiser : en invitant à ne pas réagir dans l’émotion mais en prenant le temps de la réflexion, quelques heures seulement peuvent parfois suffire à infléchir radicalement une décision,

    • Motiver : en gardant une attitude pro-active dans la résolution des difficultés, et en insufflant de l’optimisme et de l’énergie dans les discussions.

Dans une majorité de cas, c’est un savant mélange de toutes ces facettes qui apporte une plus-value au pilotage financier d’une entreprise.

Par l’entremise de ces échanges constructifs, transparents, bienveillants, exigeants parfois aussi, les visions s’ajustent et les décisions sont confortées.

Bénéfice d’une approche empathique de la gestion financière

Au-delà des conceptions fades et mielleuses de l’empathie (tiens, voilà une idée pour un autre article 😉), l’approche empathique présente une réelle valeur ajoutée dans le pilotage financier d’une structure.

Beaucoup auront fait ce constat qu’un produit magnifique à tout point de vue n’est rien sans les équipes qui le produisent et le livrent à son utilisateur. Et que dire d’une prestation de services intellectuels qui repose exclusivement sur ce que transmet le/les collaborateurs en charge !

De même les experts des tableurs et de la finance de haute voltige sont légion, mais combien sont réellement capables d’en faire la pédagogie et la transmission ? C’est à ce niveau qu’une grande distinction s’opère.

Cette façon d’incarner la direction financière au travers du prisme de l’humain a pour principal bénéfice de maintenir du lien entre les équipes et de préserver l’engagement de chacun dans le projet d’entreprise.

Cela peut paraitre évident en situation sereine, et cela devient particulièrement marquant lorsque surviennent des difficultés. Car c’est précisément cette dislocation des liens interpersonnels qui aggrave les situations critiques, et  hypothèque les chances de retournement.


« Au-delà de l’expertise technique, l’approche empathique favorise l’engagement dans le projet d’entreprise, et devient un vecteur de performance économique « 


Dans des situations de redressement judiciaire par exemple, j’ai pu constater un supplément d’engagement très concret de collaborateurs mis en confiance et considérés. Ce « petit pas de plus », au-delà parfois de leur fiche de poste, contribue significativement à la relance et au resserrement des liens indispensables dans ces périodes.

On observe d’ailleurs très souvent dans ces contextes une réduction significative du stress et de l’incertitude qui entourent les décisions stratégiques.

La capacité d’action et/ou de réaction des dirigeants s’en retrouve considérablement augmentée et les collaborations deviennent plus dynamiques.

L’avenir de la relation DAF-dirigeant axé sur l’Intuitu Personnae

L’Intuitu Personnae, en combinant une approche empathique avec une expertise technique, redéfinit le rôle du DAF en tant que partenaire stratégique, qui éclaire la route, propose des itinéraires alternatifs et facilite la navigation dans des eaux parfois troubles ou complexes.

En embrassant cette approche résolument centrée sur l’humain, y compris dans un environnement financiarisé à outrance, les entreprises peuvent débloquer un potentiel inexploité et emprunter une trajectoire de croissance plus robuste.


Alors pourquoi pas commencer par son/sa DAF ? Vous trouverez sans difficultés l’expertise technique en matière de finance d’entreprise. Notre pays regorge de grandes écoles, de belles entreprises dans lesquelles se construire une solide expérience. Mais le secret d’une collaboration gagnante avec son DAF va bien au-delà des chiffres !

Ajoutez à cela des compétences relationnelles, humaines, le fameux quotient émotionnel en complément du QI cartésien, et vous trouverez alors dans cette synergie les conditions d’un avenir prospère.